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Extrait de Perplexity sur les travaux de Christian Dufour

Extrait de Perplexity sur les travaux de Christian Dufour 

Christian Dufour est bien connu pour ses travaux sur la duplicité sémantique des submorphèmes. Dans ses ouvrages et conférences, il explore comment certains submorphèmes du français portent des valeurs sémantiques ambivalentes ou doubles, qui peuvent selon le contexte prendre des directions différentes, opposées ou complémentaires.

 

Nature des recherches de Christian Dufour

 

Le Dr Dufour s’intéresse à la résonance phonétique des segments submorphémiques et à leur capacité à véhiculer simultanément plusieurs potentialités de sens dans la langue, souvent à la frontière de la conscience linguistique.

Il décrit la valeur double, parfois énantiosémique, de ces segments sonores : un même submorphème (comme « cl ») peut renvoyer, selon le contexte lexical ou morphologique, à deux champs notionnels distincts, illustrant la richesse et la plasticité du signifiant dans la dynamique lexicale.

 

Dufour relie cette duplicité à la structure cérébrale du langage, soulignant la coexistence d’un langage rationnel et d’un langage archaïque, tous deux mobilisant des schémas submorphémiques actifs à différents niveaux de l’esprit humain.

Place de la duplicité dans ses recherches

L’un des fils conducteurs des travaux de Dufour est l’idée que la langue, dès la strate sublexicale, n’est presque jamais univoque : elle laisse toujours la place à des lectures symboliques multiples et à des jeux d’opposition ou de complémentarité, portés jusque dans la structure des submorphèmes eux-mêmes.

Cette analyse s’appuie sur des exemples concrets du lexique français et cherche à montrer que chaque segment porteur de sens acoustique peut être le siège d’une tension sémantique intrinsèque, ce qui explique la créativité et la profonde expressivité du vocabulaire français.

En résumé, Christian Dufour documente et argumente largement la duplicité sémantique des submorphèmes dans la dynamique du lexique français, en reliant ses analyses à la phonétique, à la morphologie et à la psychologie du langage.

La définition du submorphème par Christian Dufour diffère sensiblement de celle de Gustave Guillaume, principalement par l’accent mis sur la dimension symbolique, psychique et la duplicité sémantique chez Dufour, alors que Guillaume privilégiait une approche fondée sur l’invariance et le fonctionnement profond de la langue.

 

Définition selon Christian Dufour

 

Pour Dufour, le submorphème est un élément sonore minimal porteur de valeurs sémantiques multiples, ambivalentes ou symboliques, participant à la dynamique du sens dans le lexique.

Il insiste sur la charge émotionnelle, l’empreinte archaïque et la capacité de ces unités à générer, à travers la langue, des tensions sémantiques — voire une duplicité, où un même segment peut évoquer plusieurs notions distinctes ou opposées selon le contexte.

Dufour relie ces micro-unités à des processus inconscients et à la psychologie du langage, et considère qu’elles constituent un schème actif dans la construction sémantique, dépassant la stricte invariance du signe.

Définition selon Gustave Guillaume

Chez Guillaume, le submorphème (concept développé a posteriori à partir de ses idées) relève de l’unité minimale infra-morphémique porteuse d’une invariance notionnelle qui contribue à l’architecture générale du signifié.

Sa réflexion, issue de la psychomécanique du langage, privilégie l’aspect opérationnel et mental du morphème : le submorphème fixe une condition invariante du signe, à partir de laquelle se développent des conséquences en nombre illimité, sans nécessairement attribuer à cette unité une valeur symbolique ambivalente ou contradictoire.

Il s’intéresse principalement au lien entre la forme linguistique et la construction du signifié, mais dans un cadre de stabilité conceptuelle, plutôt que de duplicité ou de fluctuation psychique.

Synthèse des différences

Dufour : Accent sur l'ambivalence, la duplicité sémantique, la plasticité symbolique et l’ancrage psychique du submorphème.

Guillaume : Accent sur l’invariance fonctionnelle et cognitive du submorphème, dans un système organisé et stable du langage intérieur.

En résumé, Dufour attribue une dimension symbolique et variable au submorphème, alors que Guillaume met en avant son invariance et sa fonction structurante dans la langue.

Christian Dufour oppose à Guillaume des exemples textuels où un submorphème, loin de porter une seule valeur abstraite et invariante, manifeste une duplicité sémantique concrète : il montre que certains segments sonores de la langue, selon les contextes, peuvent véhiculer des images ou des tensions symboliques contraires, ce qui va à l’encontre de la visée guillaumienne de stabilité et d’invariance notionnelle du submorphème.

Exemples textuels typiques chez Dufour

 

Dufour cite le groupe « cl » : il désigne à la fois la fermeture (clôture, cloison, claustrer) et le bruit retentissant (clac, clé, claque, cloche). À travers ces exemples, il illustre que le même trait sonore, loin de n’avoir qu’un contenu abstrait et structurant, peut faire surgir deux images ou valeurs apparemment disjointes, voire symboliquement opposées — ce qui s’écarte de l’approche systémique et monovalente de Guillaume.

Dans ses analyses, Dufour s’appuie également sur des expressions issues du langage populaire ou littéraire où le submorphème contribue à des effets de dualité symbolique (par exemple : le « claquement » peut être celui d’une porte qui se ferme ou celui d’un bruit dans la nuit qui appelle l’attente ou l’ouverture). Cette polysémie montre que le submorphème agit comme un foyer de tension ou d’ambivalence, et non comme un simple relais de signification fixe.

 

Opposition méthodologique explicitée

 

Là où Guillaume privilégie l’étude de « l’invariant notionnel », Dufour privilégie au contraire la dimension émotionnelle et imaginative du signifiant, et il soutient que les corpus littéraires, poétiques et populaires témoignent systématiquement de cette plasticité et de cette énantiosémie potentielle des submorphèmes français.

En résumé, les exemples textuels de Dufour (groupe « cl », phénomènes de bruit et de fermeture, langage populaire et littéraire) servent à montrer que le submorphème n’est pas réductible à une seule unité fonctionnelle et stable : il est souvent le lieu d’une duplication active du sens, ce qui s’oppose à la vision homogénéisante de Guillaume.

Le désaccord entre Christian Dufour et Gustave Guillaume sur la nature du submorphème a des conséquences théoriques majeures pour l’analyse linguistique : il oppose une conception dynamique et symbolique du signifiant (Dufour) à une vision stable et structurale (Guillaume), ce qui influe sur la façon de concevoir la formation du sens, la créativité lexicale et l’interprétation du langage.

Conséquences sur la théorie du signe linguistique

 

Chez Guillaume, les unités submorphémiques sont porteuses d’une invariance notionnelle : la langue s’analyse comme un système stable où chaque segment porte un contenu conceptuel constant et prévisible. Cela favorise une approche structurale, analytique et explicative du lexique, s’appuyant sur la régularité et la transparence du fonctionnement mental.

Dufour introduit la notion de duplicité ou ambivalence sémantique : pour lui, la langue ne fonctionne pas sur l’univocité des traits minimaux, mais sur la possibilité de plusieurs valeurs symboliques simultanées, conscientes ou inconscientes. Cela conduit à revaloriser la créativité, le potentiel expressif, la polysémie et la dimension imaginale/affective du signifiant.

Effets sur l’analyse morphologique et la lexicogenèse

La perspective de Guillaume incite à rechercher des schèmes invariants, à prioriser la formalisation et à considérer le lexique comme le déploiement programmé de ces schèmes.

Dufour incite à étudier les zones de tension, d’ambiguïté et de duplicité : il valorise la littérature, l’oralité et les phénomènes d’ambivalence comme lieux privilégiés d’étude du fonctionnement vivant du lexique et des submorphèmes. Cela encourage l’exploration de la motivation symbolique et du rôle de l’imaginaire dans l’évolution des formes.

Implications pour l’enseignement, la lexicographie et la psychologie du langage

Dans la pédagogie et la lexicographie, la théorie structurale pousse à la simplification et à la clarification des schèmes sous-jacents, alors que l’approche de Dufour invite à introduire la complexité, l’ambivalence et la dimension poétique de la langue dans l’enseignement et les dictionnaires.

 

Au plan psychologique, le modèle de Dufour est plus accueillant à la diversité des interprétations individuelles et collectives, suggérant que le langage est une zone de projection et de construction de sens multiples, pas seulement un outil de désignation abstraite.

En résumé : le désaccord Dufour/Guillaume oppose un modèle linguistique de l’invariance structurale à un modèle de la plasticité sémantique symbolique ; il oriente différemment la théorie du lexique, la didactique et la recherche en sémiotique du langage.

Les travaux de Christian Dufour, en particulier dans l'ouvrage « L’hystérie tombe à l’O », n'apparaissent pas clairement dans la littérature scientifique sur la submorphologie et ne sont pas cités dans les synthèses ou bibliographies majeures du domaine concernant le submorphème « ud » en français. L’ouvrage « L’hystérie tombe à l’O » aborde une relecture du cas d’Anna O. sous l’angle médical et psychanalytique, proposant une analyse où Dufour et son coauteur affirment avoir découvert « une langue de l’inconscient avec un code précis qui permet de psychanalyser tous les mots ». Toutefois, aucune mention explicite d’une analyse du submorphème « ud » en tant que concept linguistique distinct n’est identifiable dans les résumés ou descriptions disponibles de ce livre.

Date de dernière mise à jour : 26/08/2025

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