Sous l'accent circonflexe, se cache,
parfois, le Sire qu'on flexe... à genoux !
Ce petit signe diacritique, tel un hiéroglyphe symbolique est loin d’être insignifiant ; il invite à dire "chapeau" devant le Maître insigne qu'on salue! Après avoir lâché "chapeau" , il faut encore l'ôter et le tirer devant le seul Maître à bord et bâbord, l’éternel Capitaine (dont on n’ose demander l’âge !), devant le Maître et ses toiles, devant le Maître du Barreau, le Maître de conférences, de recherche ou d'Ecole, devant les Maîtres du monde et le divin Maître, et même tirer sa toque devant le Maître queux surtout s'il est toqué !
Devant l'enjôleuse et envoûtante Maîtresse en guêpière qu'on idolâtre dévêtue, tous ses accents circonflexes n'entraînent-ils pas déjà, par leur pointe affûtée dressée vers le haut, de l'alcôve aux septièmes Cieux! Ô, quelle Fête de rêve !
Malgré ces jeux de mots à première vue superficiels, il ne faudrait pas croire que ce signe est frivole et servile, obéissant toujours à des lois phonétiques arbitraires et conventionnelles. Derrière son rôle officiel dans l'amenuisement et l’accentuation / allongement d’une voyelle auquel il déroge fréquemment, l’accent circonflexe nous dévoile celui qu’il joue sous la houlette de l’inconscient collectif, qui a toujours le dernier et le maître mot. Car en vérité pas un iota ou un trait de l’Ecriture ne saurait échapper à cet obscur, mais omniscient Maître.
Grâce à sa forme en chapeau pointu, dont on vêt ou revêt notre crâne ou notre tête, cet accent n’est-il pas aussi symbole d’un toit dans hôtel, gîte, château, cloître, dôme ou voûte ? Un toit qui a deux pentes, l’une aigüe qui monte jusqu’au faîte à la pointe extrême, l’autre grave qui descend pour chuter comme l’eau dans le chêneau. Car l’accent circonflexe par l’union de l’aigu et du grave dessine la trajectoire arquée d’une flèche lancée vers le ciel, ou celle d’une crêpe sautant de la poêle qui finissent toutes deux par chuter !
La phase aiguë ascendante est symbole de flux (fleuve, affluent, flot, flamme, effluve, fluxion, enfler, influx, influent, inflation…) et la phase grave descendante de la chute du flux (sur le flanc, flagada, fléchi, flétri, flapi, flop, flasque, flemme, floué, fluet, flippant, déflation…).
Le sommet est visible en haut du mât, du pylône, de la crête ou du cône. Ce Symbole élevé, suprême, ce Trône a dû plaire au Clergé qui se l’est octroyé : Evêque, Archevêque, Baptême, Carême, Pentecôte (tantôt côte, tantôt Pente !), Saint-Chrême, Grâce, Apôtre, Aumônier, Prêche, Vêpres, Epître, Jeûne, puis, eurêka a retourné le chapeau : quête, aumône, dîme ! L’ascension est surlignée dans croître, diplôme, conquête, intérêts et l’ascendance dans : aîné, ancêtres.
La chute, la mauvaise pente nous plonge dans l’abîme, nous met aux arrêts, nous enchaîne, nous bâillonne, nous jette dans une geôle, au dépôt, nous entraîne au chômage, nous châtie, nous charge comme des bêtes de bât, nous fait pâmer, pâles et blêmes, nous traite de bêtas, de bâtards, de benêts, de fêlés, de gâteux, de lâches ou de suppôts du diable ! Chapeaux d’ânes et chapes de plomb sur nos pôvres têtes ! Ô fâcheuse pente (avec le p du dégoût).
Quant à remplacer l’s, quoi de plus motivé pour l’accent circonflexe puisque le couple littéral es(s) a le sens inconscient de variation (essor, crescendo, estimation, descente, essaimer…) et le couple is(s) celui d’amener en surface (hisser, piston, dépister, glisser, baisser, visser, lisser, pisser, trisser, huis…)
Pour l’inconscient linguistique collectif le verbe naître se déchiffre : passage (tr) au mouvement (it) supérieur ou suprême (^) qui jette à terre (at) les eaux (n) ou la Vie (N). Le flexe sur l’Être n’est-il pas Symbole de notre passage sur Terre avec une phase croissante jusqu’à l’âge mûr et décroissante jusqu’à disparaître ? Donc plutôt, chapeau bas pour l’accent circonflexe qu’il faut laisser libre de chapeauter la voyelle de son choix inconscient afin de préserver son Âme qui vibre dans nos Têtes!
Date de dernière mise à jour : 09/01/2017
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