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Définition
Le terme psychosomatique (du grec ancien : psyché, l'esprit et soma, le corps) désigne habituellement une manifestation d'un trouble psychique au niveau de la santé physique sans qu'une autre cause puisse être établie. Plus généralement, ce terme désigne tout ce qui concerne les effets de l'esprit sur le corps humain.. On parle de de somatisation quand un désordre psychique se manifeste sous la forme d'un trouble organique, telle une paralysie observée dans une hystérie de conversion sans qu'il existe un déficit neurologique central ou périphérique.
Une maladie psychosomatique est une maladie où le psychisme intervient sur le soma, le corps. La maladie organique aurait ainsi une cause psychique.
Le somatique et le psychique, inséparables dès l'origine et à travers toute l'évolution, traduisent l'effort d'adaptation de l'être vivant organique aux variations hostiles de l'environnement dans l’objectif primordial de la survie de l’individu et de l’espèce. Par sa fonction réactive immédiate et prolongée, le cerveau est l’organe central de la modulation du corps, du soma face aux variations énergétiques du milieu. Sur cette interdépendance cerveau/soma, la médecine se divise. On pourrait dire que l'une s'intéresse au psychisme, aux maux de l'esprit, et que l'autre s’intéresse au corps, aux maux organiques. Pour simplifier, la médecine offre de nos jours deux visions de l'homme : - Hyper organique : la matière sans l’esprit - Hyper psychologique : l’esprit sans la matière
L'inflation des connaissances sur la "matière" du corps humain et la tendance accrue à la spécialisation ne risquent-elles pas de concourir, paradoxalement, à diminuer la qualité de la médecine plutôt qu'à l'augmenter ? Malgré ses performances techniques, la médecine moderne subit toujours la concurrence de médecines dites douces ou alternatives. En 1997, 34% des Français, 33% des Américains et 60% des Japonais ont recours à des médecines parallèles ! Pourquoi ? Les résultats incontestables de la technologie médicale sont un progrès immense, mais peuvent être une régression si la démarche qui vise à guérir l’homme n’est pas inspirée par un réel humanisme.
Au contraire, d'autres médecins en psychiatrie envisagent l'homme comme un être psychique, séparé en quelque sorte de son corps organique biologique. Certes, des tentatives avortées de lien “psyché-soma” à partir de la psychanalyse freudienne ont permis des embryons demédecine psychosomatique de type empirique et littéraire (Franz Alexander aux USA et Pierre Marty en France). Le concept de stress permet de concevoir des liens biologiques entre certains dysfonctionnements cérébraux comme la dépression et certains déficits immunitaires réalisant une immuno-dépression. Le lien commence à s'établir entre l'hypersensibilité émotive et l'hypersensibilité immédiate de l'allergie, corrélation que le langage scientifique avait déjà présumée dans sa terminologie des conflits allergiques.
Souffrances imaginaires ou vraies maladies ? Après être longtemps restées le domaine réservé des médecines parallèles, les maladies psychosomatiques intéressent aujourd'hui les plus grands scientifiques. Maladies de peau, mal de dos, hypertension… les preuves s'accumulent sur les liens entre le corps et l'esprit.
La médecine psychosomatique constitue donc un champ interdisciplinaire entre les dimensions psychologiques, comportementales et sociales de l'individu et la physiologie de l'organisme. Dans ce cadre, les traitements peuvent combiner à la fois des approches psychothérapeutiques (psychologie positive, suggestion, etc.) et médicamenteuses. La médecine psychosomatique a été fortement influencée par la psychanalyse mais elle incorpore aussi des théories venant d'autres approches comme les sciences cognitives.
Sommaire
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Histoire[modifier | modifier le code]
C'est dans la seconde moitié du XIXe siècle que le terme psychosomatique est né. Sa paternité est attribuée au psychiatre allemand Heinroth (1773-1843). Ce nouveau courant médical visait à introduire dans le courant organiciste et expérimental de la médecine du XIXe siècle des facteurs d'ordre psychique pour rendre compte de la causalité et de l'étiopathogénie de certaines maladies. Cette approche nouvelle et globale de l'homme malade s'est poursuivie jusqu'à nos jours dans la pratique médicale psychanalytique et constitue l'un de ses courants. Cependant son développement continue de se heurter aux conceptions biologiques qui organisent aujourd'hui les études médicales et la pratique de la médecine au détriment de l'écoute et de la prise en compte de la personnalité du malade dans son environnement.
Introduction[modifier | modifier le code]
Il y a la santé de l’âme comme il y a la santé du corps. C’est le concept d’Euexia, avec la notion de hiérarchie et de domination de certaines parties ou fonctions qui ont à se conformer à cette hiérarchie. Santé morale et santé intellectuelle parachèvent la santé des corps. Le plaisir devient un attribut de la santé. La santé est un mélange, le fruit de deux principes antithétiques : la « limite » et « l’illimité ». La santé est une combinaison de tensions contradictoires en « mélange mesuré ». « La limite dominant les tensions illimitées, voilà la santé du corps, celle de l’âme, celle de la cité. » selon le Philèbe de Platon.
Un de ses traducteurs, Émile Chambry, commentant ce texte, écrit :
« Ni le plaisir, ni l’intelligence ne sont le bien. C’est dans le mélange des deux que nous le trouvons. Parmi les affections que notre corps éprouve, les unes s’éteignent dans le corps même sans parvenir à l’âme, qui se trouve alors dans l’état d’insensibilité ; les autres vont du corps à l’âme et y causent une sorte d’ébranlement propre à chacun et commun à l’un et à l’autre. Cet ébranlement est la sensation, la mémoire est la conservation de la sensation. »
Dans Charmide, Platon rapporte les propos « pré-psychosomatiques » de Socrate sur la santé dans le chapitre « L’incantation », dans lequel est conseillé un traitement par le discours :
« Tout ainsi qu’on ne doit pas entreprendre de guérir les yeux sans avoir guéri la tête, on ne doit pas le faire pour la tête sans s’occuper du corps, de même on ne doit pas davantage chercher à guérir le corps sans guérir l’âme ; mais que, si la plupart des maladies échappent à l’art des médecins de la Grèce, la cause en est qu’ils méconnaissent le tout dont il faut prendre soin, ce tout sans le bon comportement duquel il est impossible que se comporte bien la partie. C’est dans l’âme, que, pour le corps et pour tout l’homme, les maux et les biens ont leur point de départ… Ce sont les discours qui contiennent de belles pensées ; hors les discours qui sont de telle sorte font naître dans l’âme une sagesse morale, dont l’apparition et la présence permettent dorénavant de procurer aisément la bonne santé à la tête comme au reste du corps. »
Psychosomatique psychanalytique[modifier | modifier le code]
Médecine psychosomatique[modifier | modifier le code]
Depuis quelques années, l'essor d'une médecine veut se définir comme plus globale par les nouvelles acquisitions scientifiques sur le contrôle hormonal et immunitaire, et qui, grâce au concept de stress, tente d'expliquer les liens entre le cerveau et le reste de l'organisme dans un nombre de plus en plus important de maladies (infectieuses, auto-immunes, cancers...).
Traitement[modifier | modifier le code]
Les traitements médicaux et la psychothérapie sont utilisés pour traiter les troubles psychosomatiques[1].
Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]
Combien reste fréquent le fameux contre-sens « c'est psychosomatique ! » pour désigner à tort l'origine supposée psychique d'un trouble somatique.
Il n'en reste pas moins que la prise en compte de l'ensemble des perturbations psychiques des patients somatisants et leurs souffrances affectives ne peuvent être abordées, sans risques majeurs, que dans la relation psychothérapique avec un psychothérapeute psychosomaticien ayant une formation psychanalytique
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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