Les schémèmes ep et if
Ecoutez le sifflement du serpent, reptile symbole du charme d’Ève qui a croqué le fruit défendu. Le serpent siffle, il Signe la séparation Homme/Dieu et son départ pour une terre d’épreuves épineuses, où il est condamné à la déportation à perpétuité, à la séparation des siens, mortel dont la dépouille est vouée au sépulcre, au repos éternel après s’être dépensé, éparpillé, épuisé au fil d’une vie, brève épopée, où il faut dépérir et périr. Trépas, sépulture et crêpe noir, tel semble le destin épouvantable de l’humain !
Le serpent porte des crochets venimeux ; sa morsure de reptile est ressentie comme une piqûre, comme celle que provoquent :
guêpe épeire épine
aiguille d’épicéa épingle éperon
épieu épée sans oublier le trident de Neptune
ou le trépan du chirurgien dans la boîte de notre sphère cérébrale ! Quelle liste piquante, épicée ! Pepper (poivre), Schweps, Pepsi le confirment en anglais.
La dualité du serpent est là : ep résonne avec le concept de séparation / piqûre
Les expressions populaires enseignent la particularité de ce couple ep,concept qui pique et sépare : piquer son animal domestique pour s’en séparer, se piquer à l’héroïne pour opérer sa séparation du monde, mise au piquet qui sépare l’enfant puni du reste de la classe, piqûre de la guêpe qui se sépare de son dard, piqûre de l’infirmière ou du médecin au pouvoir séparateur du mal. Le serpent domestique peut en effet à l’inverse être perçu comme bénéfique pour la guérison tel le serpent d’Esculape, dédié au dieu de la médecine Asclépios. Le caducée, Bâton de l’Hermès grec, devenu Mercure latin, autour duquel s’enroulent deux serpents, face à face, est le symbole du messager des dieux.
Même si le mercure du bâton thermométrique est devenu caduque, le médecin moderne baigne encore dans la culture gréco-latine, puisqu’il affuble les maladies de noms grecs ou latins, dont certains portent ces deux lettres ep : épistaxis, épilepsie, hépatite, céphalée, septicémie, leptospirose, tréponématose, herpès, sans oublier les effets d’une morsure de vipère : oedème, ecchymose, phlyctène, nécrose, myosis et collapsus. Ces mots ont une musique perçue par l’oreille du médecin, une résonance décodée par l’hémisphère D, depuis les origines gréco-latines du français. Mais l’écrit et l’image ont supplanté la résonance vocale et nous n’entendons plus les sens portés par certains sons !
Entendre la double langue du Serpent
L’harmonie imitative du vers de Racine que prononce Andromaque :
«Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes», nous conduit à entendre une suite de sons aigus évocatrice. La consonne S du serpent à la langue bifide est dite en français "sifflante”. Le sifflement (Pfeif en allemand), son aigu émis en soufflant dans un sifflet, un fifre ou entre ses lèvres pincées avec l’aide des deux doigts, comme le font les tifosi italiens, porte le son if. Ce son associe la note aiguë de la voyelle i au bruit de souffle de la consonne spirante f. Le venin, poison du serpent, se nomme Gift en allemand, soulignant le mouvement dangereux des pointes de ses crochets. Pour cette recherche de pointe, quelques dessins suffisent à révéler le concept if, si vous voulez bien vous piquer au jeu et laisser poindre le sens du son.
if (conifère)
bifide ramifications inférieur
angle vif (aigu) griffe
canif rifle riflard
récif massif fortificatons
en sifflet
édifice
Skif (esquif)
Ne faut-il pas entendre poindre sous le son if le signe insu : aigu, pointu ?
La pointe des tifs en désordre chez l’ébouriffé est taillable par un coiffeur ou coupe-tifs (qui coupe les pointes). Le pif, en forme de pointe, sert populairement à mesurer (au pif, au pifomètre !) et à renifler ou sniffer.
Les fortifications du Château d’If signaient la difficulté de sortir de la prison érigée sur cet îlot de récifs calcaires.
La pointe des massifs montagneux s’entend dans le sommet allemand Gipfel, tels ceux des montagnes Eifel en Allemagne, des monts de Californie, du Rif, chaîne montagneuse du nord-est marocain : Arif en berbère « extrémité », er-Rif (en arabe).
Plus extraordinaire, la tour de l’ingénieur Eiffel signe par sa pointe si symbolique le sens d’if.
« Les spécialistes des symboles avaient souvent fait la remarque que la France, pays des machos coureurs de jupons et des souverains aussi impétueux que bas sur pattes de Pépin le Bref à Napoléon, n’auraient pu choisir d’emblème plus approprié que ce phallus de trois cent mètres ! » écrit dans son best-seller du moment Da Vinci code, Dan Brown, qui outre cette jaculation anti-française lors de la guerre d’Irak, se permet de jouer habilement avec les origines chrétiennes en les réinterprétant à la lumière blafarde d’un catalogue hétéroclite mélangeant dans son roman fleuve tout ce que la littérature ésotérique, gnostique, apocryphe, kabbalistique, symbolique, new age, a charrié au cours des siècles et des siècles ! Aussi peut-on lui décocher quelque flèche pointue sur son impuissance à pénétrer le sens inconscient d’if, élément du véritable code, inscrit au regard de tous dans Eiffel et érigé comme une poutre dans l’oeil aveugle de Dan Brown ! Les dessins scientifiques futuristes de Leonardo di Vinci démontrent justement son extraordinaire aptitude de passage dans l’hémisphère D, siège de l’imagination, comme le vérifie la traduction grâce au vrai code du nom Joconde [onde de choc du Passage] représentant Mona Lisa [crée la lumière de l’unité de la Personne] ! Mais (if you please Dan) n’anticipons pas avec la recherche de pointe de Leonardo ou les desseins secrets du sourire de la Joconde, mais revenons à l’esquisse de ce code inconscient avec le couple de lettres if, une clef réelle de déchiffrage.
On peut vérifier que ce son if signale la pointe inscrite dans les mots allemands Stift (crayon ou clou), Schrift (écriture), dans le glyphe et le hiéroglyphe (creusé avec un poinçon), le tifinagh (alphabet touareg), le biffage et le griffonnage, la griffe (signature) ou la ratification, jusqu’au chiffre (Ziffer allemand). C’est avec une pointe if que l’on pratique la scarification en France, la vaccination (Impfung) en Allemagne et le lifting anglais.
L’infirmière avec ses piqûres et le médecin avec ses infiltrations portent ces lettres if à l’intérieur (in), comme le signe ( < ) «inférieur à» marque le [secteur dans la pointe]. L’infarctus se traduit sur un tracé E.C.G. par des pointes ondes (onde q de nécrose). Mais n’entendre dans if que le sens de pointe serait simplifier l’affaire, car comme la langue bifide du serpent l’annonce, ce sens bifurque, se différencie, se ramifie, se complexifie, s’emberlificote vers celui de pointu dans le sens de difficile, problématique (une question pointue, épineuse : kniffetig en allemand). La conjonction if anglaise, conditionnelle
et hypothétique, introduit bien une problématique.
Les lettres if se lisent dans la difficulté de vivre, s’intériorisent en inf dans les infériorités, les infirmités, les influences, les infractions, les infortunes, les infidélités, la vie infernale. Que cache le mot infection, cette pointe du mal qui se loge dans le corps ? On peut retrouver le sens de piqûre dans l’infection du sang appelée septicémie qui fait souvent suite à une piqûre par un objet souillé, dans l’infection tétanique avec des épines d’acacia ou de rosier, voire dans les infections par les virus de l’hépatite B, C qui peuvent être secondaires à des injections ou transfusions contaminées. Mais ne faut-il pas deviner déjà derrière if de l’infection, quelques difficultés intimes du sujet : ne serait-il pas question de quelque chose d’infect, d’infâme, qui empoisonne la vie ?
Et que dire de l’inflammation présente dans les infections (la chique dentaire), dans les allergies et surtout dans les maladies auto-immunes, tels les rhumatismes (lupus érythémateux diffus, polyarthrite chronique évolutive etc.).
En français la terminaison en if d’un grand nombre d’adjectifs qualificatifs est peu conventionnelle car elle résonne aussi avec le sens de pointe : if en queue de mot sépare encore les sexes, pointes symboliques phalliques, réservées au masculin (ive au féminin). Et cette pointe sexuelle if, dont on peut user quand on est lascif «à califourchon en batifolant!», signifie alors "générer" ou "être généré par" : excessif (engendre l’excès), excitatif, combatif, agressif, copulatif, craintif, maladif, significatif, sans oublier la pointe préservée par le préservatif !
Le code de l’inconscient de Dan Brown en savait plus que sa conscience sur la pointe d’Eiffel, tandis que l’inconscient collectif anglo-américain croise parfois celui du monde arabe : fifty-fifty résonant avec kif-kif.
if est un signe au double sens :
aigu, pointu (difficile) ou génère, généré par
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