Les schémèmes
Les schémèmes
“ On n’a pas encore découvert ce langage qui pourrait exprimer d’un seul coup ce qu’on perçoit en un clin d’oeil. Nathalie Sarraute
Définition du schémème
Le schémème est une unité du Code de l'inconscient relié à un schème géométrique statique ou dynamique.
Nous avons déjà abordé le schémème or de limite (d'abors visuelle), ar de sommet (prééminence), cl de ligne fermée, gl du mouvement "fondre sur", cr de ligne cassée.
Il existe ainsi une centaine de schémèmes possédant chacun deux sens inconscients. Cette bisémie parfois ambivalente explique en partie l'absence jusqu'alors de prise de conscience de l'existence de ce Code, conscience détournée par l'apprentissage syllabique conditionné de la langue qui met en avant la suite consonne-voyelle, codon non-Sens pour l'inconscient.
Le double sens de ces schémèmes sera progressivement explicité pour chacun d'entre eux; il est possible d'examiner les mots concernés dans les pages mises en lien à droite (couleur violette)
Liste des schémèmesbl, l'éblouissement/aveuglementfl schémème du flux et de sa chuteeb, obscur/projectionuc(e), us(s) sauts et enveloppeep et if, séparation/piqure fr,le fracas de la vague
C’est vrai qu’en un clin d’oeil nous sommes capables de reconnaître une personne que nous n’avons pas vue depuis dix ans et nous serions bien incapables par le langage conscient d’expliciter les caractéristiques de cette reconnaissance globale, oeuvre de l’hémisphère D. Les cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher, sont les touches d’un clavier sensoriel qui permettent le transfert de l’information reçue de l’environnement au système nerveux central. Le cerveau interprète cette information en fonction des données qu’il a déjà mémorisées. Le moyen par lequel notre système sensoriel transforme les messages reçus en expériences perceptives se révèle complexe ; il en résulte une véritable programmation du cerveau par les caractéristiques perçues du milieu extérieur, une programmation qui est essentiellement non consciente. Nous sommes en grande partie étrangers à nous-mêmes, puisque programmés par l’environnement ; et dans l’espèce humaine, cet environnement est assimilé à l’aide d’un formidable moyen de représentation, le langage.
« Le sujet n’est qu’effet du langage », nous prévient Lacan. Ce sont donc, avant tout, les mots des autres qui viennent habiter nos neurones centraux pour nous donner une représentation de leur monde. « Je est un autre » le confirme Lacan. Les mots conscients qui nous sont adressés, sont reçus par le système de perception auditive pour l’oral, le système visuel pour l’écrit, voire le système tactile pour le braille. Mais si ces mots apportent à notre conscience un message sémantique, leur traitement cérébral apporte d’autres informations non conscientes. En effet, en même temps que des programmes d’information consciente par les Services de l’Enseignement de l’Education Nationale, se met en place au fil de la scolarité de l’enfant, un programme caché d’information inconsciente à l’insu de l’individu et de ses enseignants. Pour le décrypter, il est nécessaire de faire appel aux services secrets de renseignements, dont le chef, l’inconscient, détient seul le code de déchiffrage. L’inconscient qui est langage, «ne laisse aucune des actions de l’être humain hors de son champ» insiste Lacan.
En pratique, la mise en place de ce code s’effectue en majeure partie avant la période de scolarité grâce à l’information offerte par le self-service de la langue maternelle qui joue un rôle formateur inconscient avec par exemple la médiation des berceuses pour les codons od et ol : Fais dodo Colas mon petit frère linguiste.
Langage territorial
Ainsi à côté d’une coloration émotive (émotèmes), le code archaïque possède une composante sémantique de nature visuelle géométrique, un langage que l’on pourrait qualifier de territorial. Ce langage soustendu par une sorte de géométrie primitive ordonne l’ensemble des territoires humains. Cette vision territoriale est bien orientée par la limite or. La conceptualisation de cette géométrie dans l’espace nécessite la participation des aires visuelles associatives D et du cortex préfrontal D, qui maîtrisent l’orientation dans l’espace.
De nombreux codons révèlent que l’oeil se comporte aussi comme un caméscope avec le codage des déplacements dans le champ visuel :
Progression en avant : id, direction : ad, taille : grand : agn, petit : p, rien : gn, variation croissante : es(s), os(s), chute: fl et ui, propagation : ie, gr, niveau ou degré : et, immobilité : st, action en général : ac, nombre élevé : ib, ée, ul, pl, surface : ac(e), volume : al, espace ou vide : av, -v…
On retrouve des critères cinématographiques vérifiant que le langage inconscient est avant tout visuel. Le soir se traduit par [la réflexion de la lumière en surface] et le noir par la [réflexion de lumière anéantie]. Ainsi, le Verbe est naturel, unissant les échos de la vibration de la matière de la terre aux reflets de lumière du soleil, réfléchis sur la matière terrestre. Le mot primitif inconscient est un conditionnement associatif son/image, ordonné par la vision et renforcé par l’émotion.
Comme nous en avons eu un aperçu, les couples de lettres aï, ouï, cr, ar, ia, or, ol, od, ud, if, ep, bl, cl, appartenant aux signifiants, ne sont pas inscrits au hasard dans nos mots gauches ou sémantèmes conscients. Ces couples de lettres ne sont pas placés dans nos mots pour un rôle discriminatoire purement phonétique, ils sont déjà des unités de signification, reliées à un sens non conscient précis.
La recherche du PGCDS des couples de lettres de la langue française a confirmé que certains portent un sens non conscient double : ce sont des unités signifiantes reliées à des caractéristiques signifiées du référent. Ayant complété l’ensemble des « puzzles », je mis en évidence que la langue française peut « se résumer » en une centaine d’unités avec une motivation inconsciente double. Ces unités se composent de deux groupes principaux, l’un relié à l’émotion que l’on peut nommer émotèmes, l’autre en rapport avec des schèmes géométriques que l’on peut qualifier schémèmes. Lorsque l’un des sens est relié à une émotion et l’autre à un schème, on peut parler de schémo-émotèmes.
Ces unités phonémiques ou littérales sont formées d’une suite voyelle-consonne (V~C) ou consonne-consonne (C~C’) ou voyellevoyelle (V~V’) différentes. La poursuite de la recherche a démontré, fait surprenant, que c’est le couple de lettres qui est la véritable unité, même si lettres et phonèmes se superposent souvent. Par exemple neige n’est pas équivalent à "nège", même si sur le plan des phonèmes, les groupes "eige" et "ège" sont identiques : "ège" signifie en effet [passage tournant, tourbillonnant], et ige [passage d’un état à un autre] ; en écrivant neige on précise donc qu’il s’agit à la fois du passage d’un état à un autre (ige) de l’eau (n) et d’un passage tourbillonnant (ege). L’orthographe est donc riche d’enseignement et doit être maintenu à la Lettre près.
La série des schémèmes avec la consonne G est intéressante car elle définit différents types de passage en fonction de la voyelle :
ag(e) = passage en général (nuage),
eg(e) = passage tournant et détourné (manège),
og(e)= passage par le haut (apogée) ou par la tête (cogiter),
ug(e) = s’éloigner du passage (déluge) ou passage éloignant (fugitif),
ang(e) = passage à l’intérieur (mélange) ou dans le temps (ange),
ing(e) passage à l’intérieur de l’un dans l’autre (linge) ou d’un état intérieur
à un autre (singer),
oug(e) = éloigner du passage de la tête (rouge interdit)
Des codons non Sens
En cherchant le Sens des couples de Lettres, soit intuitivement, soit surtout par cette recherche du PGCDS (Plus Grand Commun Diviseur Sémantique), je me suis vite rendu compte que la suite phonétique consonne voyelle (C-V) n’était pas reliée à un sens, hormis une exception.
Ainsi, il semble que cette lecture droite-gauche comporte des codons non sens, tels ceux de l’ADN !
Cette caractéristique permet aux néophytes, voir à un ordinateur, d’effectuer un premier découpage des mots en les fragmentant par des césures à l’endroit où la consonne est suivie d’une voyelle (codon non sens), comme par exemple :
S | omm | eil, D | orm | ir, S | ong |e, R | êv |e, C
Les unités du Code de l'inconscient, formées dans l'hémisphère droit par le canal sensoriel visuel , définissent des schémes ou schémas géométriques basiques, unités que j'ai nommées schémèmes.
Il faut en distinguer deux types, soit les statiques, soit les dynamiques.
Schémèmes statiques
Il est possible de les classer en 3 catégories:
-soit ceux qui concernent l'aspect et les les variations de la ligne: la ligne droite (dr), la ligne tremblante (tressaillir) ou déviant de cette ligne droite (tr de sinistre = gauche), la ligne cassée (cr), la ligne brisée (br), la ligne ondulante (fr), la ligne fermée (cl), la ligne qui délimite ou limite (or), qui enveloppe (ous), qui marque l'arrondi (ul)...
- soit ceux qui précisent la position par rapport au plan : -au-dessus ou vers le haut (up), en dessous (ub), sur le plan (as), en position élevée (ib), au sommet (ar), à la pointe (if), à l'intérieur de (in)...
- soit ceux qui précisent la forme : ronde (ol et ou), pointue (if comme canif, pif, tif ou tour Eiffel), en couches successives (str de strates)...
On peut les figurer sous forme de schémas dont voici quelques exemples.
Les schémèmes dynamiques
La géométrie dans le langage inconscient
“ L’oeil écoute.” Paul Claudel
Le langage par cris émotifs s’est sans doute enrichi rapidement grâce à la mémoire associative vue-main de la géométrie de l’objet. L’homme a regardé le monde avec des yeux d’enfant et a manipulé les objets pour en appréhender tous les secrets et nourrir ses aires sensorielles de leur empreinte tactile et visuelle géométrique. Est admise la coexistence de deux géométries chez l’Homme: une géométrie du où, celle de l’orientation, et une géométrie du quoi, celle de la reconnaissance des objets. La lumière, avant d’être le véhicule privilégié de l’information spatiale fut, à l’aube de la vie, une «nourriture» essentielle pour les premières cellules, ancêtres des algues bleues et des bactéries photosynthétiques. Cette lumière reste la première source d’énergie du monde végétal. La «pile solaire» réalisée par chaque chloroplaste (or de la lumière) végétal est proche parente des récepteurs pigmentaires de la rétine, chargés de convertir la lumière en signal électrique (rhodopsine : op du saut, od de l’onde). Dans la course compétitive entre proies et prédateurs, l’oeil a acquis progressivement de nouvelles compétences en enregistrant non
seulement les variations de luminosité mais aussi en signalant le lieu d’émission par la réponse à la question où ? La vision constitue le sens dominant dans l’appréhension de l’espace. La vision est dotée de propriétés
uniques : elle peut traiter avec une précision fiable, dans un délai très bref, une grande quantité d’informations, dont certaines peuvent être très éloignées dans l’espace.
La survie de l’homme comme celle des animaux consiste à échapper aux dangers ou à s’en protéger ; les agressions étant mouvementées, il fut vital pour l’homme de les signaler dans son langage par des concepts dynamiques. La vision est apte à cette détection précoce de mouvements, car certaines couches de neurones, spécialisés dans la détermination des mouvements rapides, réagissent dès 50 millisecondes !
La vision subit peu d’interférences contrairement au son qu’un autre son peut brouiller ou à l’odeur qu’un banal courant d’air peut dissiper. Si tout objet a une apparence visuelle (diurne), il n’émet pas forcément un son ou une odeur. L’efficacité des mécanismes d’orientation (or = limite/lumière) et la précision des représentations sont déterminées par l’expérience visuelle, opérationnelle chez l’enfant.
Bergson affirmait que «toutes les opérations de notre intelligence tendent à la géométrie, comme au terme où elles trouvent leur parfait achèvement » ; mais c’est l’inverse, c’est la géométrie immanente à la vision qui forme les concepts du langage. L’inconscient collectif franc-comtois le sait : «écoute voir» ou «dis voir». De même chaque matin, le peuple d’Israël chante «Shema Israël» dans sa prière, ce qui signifie «écoute Israël». Le A final de shema correspond à la lettre Ayin en hébreu qui signifie aussi oeil.
Dans ce message, il est donc clairement annoncé que l’écoute du nom, du shem est reliée à l’oeil, à la vision ! Les poètes nous le chantent depuis l’invention de la rime, qui correspond à une image (im) répétée (r).
Lors de la formation originelle d’un mot, l’image visuelle du référent est analysée par le système optique de l’oeil, puis par les aires visuelles du cortex cérébral occipital. Elle est, à proprement parler, décortiquée en lignes géométriques statiques ou dynamiques. L’étude de la nature des réponses nerveuses aux stimuli spécifiques suggère que le système perceptif optique de la plupart des organismes supérieurs en dégage une foule de données sur les caractéristiques d’une image visuelle. Il est démontré qu’il existe des neurones qui réagissent uniquement à la présence d’une ligne droite ayant une orientation particulière dans une partie spécifique de l’image rétinienne sans tenir compte de la longueur de la ligne ; des neurones voisins sont sensibles à l’intersection formant un angle donné ; d’autres à certaines courbes, à la verticalité, à la longueur, à l’intensité, à la discontinuité de chaque ligne, etc.
Or, l’une des implications de la découverte de ce code inconscient est la démonstration qu’un grand nombre de caractéristiques de la ligne sont reliées à un couple spécifique de lettres par un conditionnement inconscient.
Soit dit en passant, ces connaissances du fonctionnement biologique sensoriel neuronal démontrant les facultés optiques de reconnaissance de la géométrie d’une lettre, devraient faire bannir de nos écoles toute forme de méthode globale d’apprentissage de la lecture, méthode applicable uniquement à l’apprentissage d’une seconde langue construite avec le même code alphabétique ! L’abolition de toute forme de méthode globale a enfin été décrétée par le Ministre de l’Education Nationale.
Les différentes formes de lignes, les schèmes sont ainsi « sonorisés ». Certains caractérisent un mouvement, ce sont des schémèmes dynamiques, alors que d’autres sont en rapport avec une ligne fixe, ce sont des schémèmes statiques.
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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