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eb, obscur/projection
Sortir des ténèbres
Dans les caveaux d'insondable tristesse
Où le Destin m'a déjà relégué;
Où jamais n'entre un rayon rose et gai;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,
Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon cœur,
Par instants brille, et s'allonge, et s'étale
Un spectre fait de grâce et de splendeur
A sa rêveuse allure orientale,
Quand il atteint sa totale grandeur,
Je reconnais ma belle visiteuse:
C'est Elle ! noire et pourtant lumineuse.
Charles Baudelaire, Les Ténèbres.
Dans éblouir, bl [éblouissement] est précédé de éb, intéressant à plusieurs titres pour mettre en lumière les connaissances inconscientes de ce langage des profondeurs. L’une des manières plaisantes de saisir le sens d’eb consiste à construire une phrase avec des mots qui le portent et à déchiffrer le rébus.
Lors d’une nuit nébuleuse de novembre, zébrée d’éclairs, Belzébuth aux funèbres desseins, noir comme l’ébène, chevauchant quelque zébre, emporte une Damnée de la plèbe et déboule à la Porte des Enfers, gardée par des Cerbères, sorte de clebs débiles aux yeux d’ébonite.
L’énigme du premier sens est facilement résolue : eb = noir, obscur. La couleur noire est évidente dans ébène, ébonite, ebony (anglais), zébre, voire funèbres et l’obscurité est perçue dans nébuleux, ténèbres, novembre, décembre, débilité. Ce monde des ténèbres est le règne de Belzébuth, du Cerbère et de l’Erèbe, fleuve des Enfers.
On remarque que l’éclair brise (br) l’obscurité (eb) en la zébrant, alors que le zèbre se caractérise par des lignes brisées (br) noires (eb).
L’éblouissement éblouit mais rend aussi aveugle par bl et plonge dans le noir par eb.
Plus étonnant est de constater que notre conscience n’a vraiment aucune idée que cette couleur noire ou sombre est inscrite dans maghrébin, berbère ou hébreu, voire dans réverbère. De même en médecine on parle de kyste sébacé, terme d’origine latine, dans lequel le couple eb marque bien la couleur noire, comme le langage courant le confirme : le kyste sébacé y est appelé point noir. L’embol de la phlébite signe par eb le sang noir du caillot ! Le yèble est une variété de sureau à baies noires.
On peut y ajouter l'adjectif qui qualifie l'ivoire : éburné ou éburnéen on le n affirme qu'il n'y a pas trace de noir. Débrouiller une intrigue c'est rendre clair à l'esprit ce qui était obscur, briser (br) l'obscur. S'embusquer c'est se dissimulé, rester dans l'ombre, l'obscurité et débusquer c'est faire sortir d'un lieu caché, obscur. Ce sens obscur, nébuleux se retrouve dans embarassé, emberlificoté, embroussaillé, embrumé, enténébré. Nébulosité est issu du bas latin nebusolitas du latin nebulosus qui au sens propre signifie nuageux, vaporeux comme l'indique le sens de neb : projection d'eau, n (nage, noyade, navire, nuage), alorqu'au sens figuré il se rapporte au caractère de ce qui n'est pas clair, qui est obscur. Embué caractérise aussi ce qui n'est pas clair, ce qui est obscur, mais cette fois au sens propre c'est la lettre b qui marque la présence d'eau (buée, baille, bouillon, bain).
Une nébuleuse (du latin nebula, « nuage ») désigne, en astronomie, un objet céleste d’aspect diffus
Rebus et placebo. Verbe
Le second sens de eb est projeter inscrit dans s’ébrouer, s’ébattre ou se débattre, déblai, débouler, déballer, débit, ébouillanter, vilebrequin, tirebouchon, tournebroche, skateboard, tournebouler, rebrousser, rebours, rebond, rebouter, rebiffer, rebeller, s'entrebattre, débouter, debout, contrebraquer, contrebalancer, et projet (début, ébauche, débusquer, cérébral, algèbre et le plus beau projet,un bébé !
Eb = noir ( obscur) / projeter
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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