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Sites les plus visités en 2009
Le top 50 des sites les plus visités dans le monde selon Alexa.
- Google.com
- Yahoo.com
- Youtube.com
- Facebook.com
- Live.com
- Msn.com
- Wikipedia.org
- Blogger.com
- Myspace.com
- Baidu.com
- Yahoo.co.jp
- WordPress.com
- Google.co.in
- Google.de
- QQ.com
- Microsoft.com
- Rapidshare.com
- Sina.com.cn
- Google.fr
- eBay.com
- fc2.com (japonais)
- Google.co.uk
- Go.com
- Hi5.com
- Google.cn
- Craigslist.org
- Google.com.br
- Mail.ru
- Doubleclick.com
- Vkontakte.ru
- Google.it
- Yandex.ru
- AOL.com
- Flickr.com
- Amazon.com
- Google.co.jp
- Google.es
- Taobao.com
- Photobucket.com
- Skyrock.com
- Orkut.com.br
- Google.com.mx
- Imdb.com
- Ask.com
- 163.com
- BBC.co.uk
- Odnoklassniki.ru
- Youporn.com
- Pornhub.com
- Twitter.com
Diverses remarques peuvent être faites :
- Les moteurs de recherche restent le poumon du Web, avec : Google, Yahoo, Live (de Microsoft), AOL, Ask, Baidu, Yandex, etc.
- Google arrive à intégrer 10 de ses filiales étrangères dans le top 50, incroyable ! Google peut ainsi remercier les Indiens, Allemands, Français, Anglais, Chinois, Espagnols, Italiens, Japonais, Brésiliens et Méxicains de visiter les versions locales de son moteur de recherche.
- Si les sites occidentaux sont nombreux, les sites asiatiques (chinois et japonais) sont bien présents, tout comme les sites russes.
- Hormis la déclinaison française de Google, le seul site français présent dans cette liste est Skyrock.
- Outre les moteurs de recherche, les blogs et les réseaux sociaux ont la cote : Facebook, Blogger, MySpace, Skyrock, WordPress.com, Hi5 et Twitter le prouvent.
- Même constat concernant les services de courriels, de photos, de vidéos et de petites annonces.
- Microsoft.com, eBay, Wikipédia, Amazon, et IMDB (site appartenant à Amazon) restent des valeurs sûres, tout du moins en terme de visites.
- La BBC connaît un succès mondial vraiment important. Selon Alexa, les résidents du Royaume-Uni ne représentent que 38,5 % des visiteurs, contre 17,6 % pour les résidents aux États-Unis, 5 % pour les internautes indiens, 3,3 % pour les internautes pakistanais et 2 % de Canadiens.
- Deux intrus (ou pas ?) se sont faufilés dans cette liste, saurez-vous les retrouver
Sites les plus visités: fin 2011
Google n° 1
Microsoft
Facebook (540 millions de visiteurs uniques),
France Telecom
Le Monde
Au Féminin
Yahoo (490 millions) et Live.com (370 millions).
Wikipédia échoue aux pieds du podium avec 310 millions de visiteurs uniques.
MSN (280 millions, 5e place),
le Chinois Baidu (230 millions, 8e place),
Bing (110 millions, 13e place)
Ask.com (88 millions, 20e place)
Rapidshare (46 millions, 40e place),
Megaupload (34 millions, 60e place)
4Shared (31 millions, 66e place)
BlogSpot (230 millions, 7eme),
Wordpress (120 millions, 12eme) ou encore
Blogger (41 millions, 53eme)
Sites les plus visités en France au 263/11/2012
- Google.fr
- Facebook
- Google.com
- Youtube
- Yahoo
- Wikipedia
- Windows Live
- Leboncoin.fr
- Orange
- Free
- Linkedin (+26)
- eBay
- Twitter
- Comment ca Marche
- Viadeo (+15)
- Amazon.fr (+15)
- Le Monde (+15)
- Daily Motion
- Overblog
- Blogspot.com /Blogger.com (-8)
- Le Figaro (+20)
- MSN (-11)
- T.com NEW
- Pagesjaunes.fr (+10)
- WordPress.com (+20)
- L’Equipe
- BlogSpot.fr / Blogger.fr NEW
- SFR
- Programme-TV.net
- Allociné
- L’Internaute
- La Redoute
- Googleusercontent.com (+20)
- Apple Inc (+28)
- Vente-Privee.com
- Microsoft
- Pole Emploi
- Ovh.net (+19)
- TumblR.com NEW
- Ad Cash (Ex CashTrafic) (-10)
- Le Parisien (+40)
- Se Loger (+50)
- TF1
- Xhamster.com (+13)
- Voyages-Sncf (+15)
- Ovh.com (+33)
- PayPal (+54)
- 20 Minutes(+20)
- Jeuxvideo.com (-25)
- Bing (-29)
- PriceMinister (-12)
- Skyrock (-33)
- Doctissimo
- Deezer (-20) passage payant
- CDiscount.com
- Pinterest NEW
- Le Journal du Net (+32)
- Boursorama (+16)
- Badoo.com (-10)
- Societe.com NEW
- L’Express (+36)
- Au Feminin (-14)
- Le Nouvel Obs NEW
- Flickr (+14)
- YouPorn (-25)
- Becoquin.com NEW
- Meteo France
- Fnac
- Groupe Credit Agricole (-15)
- Liberation (+20)
- BNP Paribas (+12)
- Clubic
- Babylon.com NEW
- Advertstream (-9)
- LaPoste.net
- Caisse d’Epargne (-14)
- 01Net.com
- Canal Plus NEW
- Ad6media (+15)
- Voila (-17)
- Canalblog (-20)
- WebRankInfo.com NEW
- LiveJasmin (-32)
- Rue Du Commerce (+15)
- Porn Hub (-24)
- XVideos.com (-10)
- LePoint.fr NEW
- Société Générale (+10)
- Vivastreet
- Reverso (+10)
- Wordreference.com NEW
- AdServerPub.com NEW
- La Banque Postale
- Conduit.com
- Mobile.free.fr NEW
- Adobe Sytemsn Inc (-26)
- Groupe Banque Populaire NEW
- Pixmania.com NEW
- Groupon (-43)
- Amazon.com NEW
Sites de psychologie
http://www.lecture-lacanienne.com/
http://www.psycho-ressources.com/les-psy.html
http://www.lapresse.ca/vivre/societe/201201/18/01-4486908-le-lent-declin-de-la-psychanalyse.php
http://www.seuil.com/
http://www.puf.com/Accueil
http://www.pedagopsy.eu/liste-formations.htm
http://www.psychologie-pour-tous.com/
http://www.psychologie-pour-tous.com/
http://jean-rene-duveau.fr/?gclid=CNW60pOXt7ACFUdlfAodw3Sc9A
http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychanalyse
http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120418.OBS6476/faut-il-bruler-la-psychanalyse.html
http://www.ecole-lacanienne.net/
http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1012_psychanalyse.htm
http://recherchespsychanalyse.revues.org/
http://www.psychanalyse.com/
http://www.monde-diplomatique.fr/index/sujet/psychanalyse
http://www.psychanalyse-en-mouvement.net/
http://www.aufeminin.com/psycho/psychanalyse-som151re.html
http://www.wapol.org/fr/Template.asp
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Lacan
http://ch-freudien-be.org/mailing-list-acf/l%E2%80%99atelier-de-lecture-ce-que-lacan-appelle-%E2%80%9Clalangue%E2%80%9D/
http://courses.nus.edu.sg/course/elljwp/lacan.htm
http://www.psychoweb.fr/articles/psychanalyse/368-l-une-bevue-ou-l-inconscient-chez-lacan.html
L'une-bévue ou l'inconscient chez Lacan |
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Dans les articles sur
l'inconscient et le
refoulement nous avons vu que chez Lacan, la dimension du langage était primordiale dans la structuration même de l'inconscient. mais que veut-il dire par là en affirmant que « l'inconscient est structuré comme un langage » ?
I. Le langage chez Lacan
il est important de s'arrêter un peu sur ce qu'est le langage chez Lacan. C'est un point crucial à saisir qui permet de comprendre toute la théorisation lacanienne. D'autant plus que ce point est tellement simple au fond qu'il en devient difficilement entendable et acceptable. Notons tout d'abord, avec attention que Lacan parle de langage et non pas de langue. Ainsi, l'inconscient n'est pas structuré comme une langue mais comme un langage : cette diifférence est essentielle !
En effet, la langue décrit les règles du système de communication dans un lieu donné : elle correspond à la grammaire, l'orthographe, le vocabulaire, la syntaxe, les liens de familles et de racines entre les mots. Elle sert à exprimer nos sentiments, idées, pensées etc.
Le langage quant à lui, obéi à une tout autre logique, celle qui porte plus que ce qu'elle dit. Le langage correspond à ce que l'on retrouve des formations de l'inconscient : le meilleure exemple est le mot d'esprit dont Freud consacrera un ouvrage d'exception. Le langage se joue de la signification en jouant avec un des cinq sens: l'ouïe : question de son, d'une musicalité, une jouissance y prend source : j'ouïe (jouie) : Guy massat lors d'une conférence en janvier 2008 , dira avec une touche d'humour que la psychanalyse c'est des « jeux de mots pourris ». Ceci n'est pas différent de la réaction de Freud face au reproche qu'on lui avait fait de faire de l'esprit lorsqu'il interprétait des rêves : il décida d'écrire le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient. Autrement dit, Freud accepte cette remarque car le mot d'esprit est une formation de l'inconscient et utilise les mêmes procédés de langage que le rêve et le symptôme.
Tout ceci peut se résumer comme suit : la langue est la domination du signifié (l'idée, le concept désigné) sur le signifiant (l'empreinte acoustique, le son du mot), alors que le langage est la domination du signifiant sur le signifié : la chose disparaît sous le mot en tant que son).
Cette conception de l'inconscient structuré comme un langage influence la façon même dont Lacan théorise et enseigne la psychanalyse. Lorsqu'on lit Lacan un constat s'impose : c'est compliqué, incompréhensible ! Mais ceci tient au fait que dans son enseignement, il ne faut s'attendre à une approche conceptuelle mais musicale : dans le sens où c'est le son et le jeu de signifiants qui guident vers le sens. L'argument est des plus simples en vérité : puisque l'inconscient c'est des signifiants, des associations de mots et que ce qui nous guide vers le refoulé sont des combinaisons de sons, des mots d'esprits et autres, la meilleure façon d'enseigner la psychanalyse passe par la capacité à l'auditoire d'entendre ces signifiants et pour l'enseignant par sa capacité à se laisser guider par les associations. Autrement dit, parler comme parle l'inconscient.
L'autre aspect de l'enseignement de Lacan influencé par sa conception de l'inconscient : la question du savoir. Elle est essentielle. Si savoir il y a, il est du coté du sujet, le sujet de l'inconscient évidement. En résumé le sujet sait mais il ne sait pas qu'il sait. Or ce savoir peut se retrouver uniquement par le langage : il est donc improductif de chercher par la logique et le concept en psychanalyse. De plus ce n'est qu'en mettant l'auditoire à une place de sujet qui doit réussir à entendre (une place de clinicien) que quelque chose de la psychanalyse peut se transmettre. C'est en forgeant qu'on devient forgeron. Du coup, les séminaires de Lacan doivent s'entendre comme on écouterait un patient ou un poème : un discours qui attend d'être éclairé ou plus exactement entendu.
II. La traduction une histoire de signifiants?
Ainsi, il apparaît maintenant logique que Lacan traduisse les termes freudiens d'une certaine façon : non pas en respectant le signifié de prime abord mais en se laissant guidé par les signifiants. Un des exemples qui ne manque jamais d'étonner autrui, n'est autre que la façon dont il traduira le terme allemand traduit classiquement par « inconscient » : unbewust (en prononçant le « w » par « v ») En effet, dans son séminaire l'insu que sait de l'une-bévue s'aile l'a-mur, Lacan prend acte et parole de ses propres principes en traduisant unbewust (l'inconscient) par une-bévue. Quelle drôle d'idée me direz-vous ! si l'on tient compte du signifié c'est bien « inconscient » la meilleure traduction. Mais voilà Lacan estime s'approcher au plus proche de l'inconscient en se laissant guidé par ses associations donc des signifiants. Mais que veut-il dire de l'unbewust par là et que le terme « inconscient » ne dit pas (ne lui dit pas, ne nous dit pas) ?
III. A mon insu, l'une-bévue
Plus que d'axer ce concept uniquement sur son caractère non conscient, l'une-bévue insiste sur la manière même dont quelque chose de l'inconscient peut ressurgir : c'est sur le retour du refoulé que Lacan insiste ici. L'inconscient comme refoulé reste inaccessible et peut uniquement se manifester par un quelque chose qui fait là, sans crier gare, retour. L'idée d'une bévue renvoie à ce caractère indomptable, surprenant du retour du refoulé : il n'est évidemment jamais là où on pourrait l'attendre, les défenses sont là et d'ailleurs on ne l'attend surtout pas. Refouler ce ne rien en vouloir et savoir : on ne veut pas en entendre parler. Du coup c'est en tant que bévue que le refoulé fait retour : lapsus, mots qui dépassent la pensé (le signifiant dépasse l'intellect), symptôme et rêve etc. C'est une bavure contre nos défenses.
La bévue, cette erreur ayant une fâcheuse conséquence, c'est cette bêtise que l'analysant veut taire et n'ose pas dire : « je pense à quelque chose mais c'est une bêtise » , « je me suis trompé, je voulait pas dire ça, c'est une erreur ». Et pourtant s'il y a bien quelque chose à laquelle, Lacan invite ses patients, c'est bien de la dire cette bêtise, cette bévue par rapport à la censure psychique. En jouant sur les signifiants, Lacan met en exergue la nature même du retour du refoulé qui ne peut faire retour que par une bévue.
http://psychiatriinfirmiere.free.fr/definition/jacques-lacan/jacques-lacan.htm
http://www.cornu.eu.org/news/jacques-lacan
Jacques Lacan
A partir de la conférence donnée à Milan le 12 mai 1972 : "
du discours psychanalytique"
note: vouloir présenter le "sens du discours de lacan" semble un "contre-sens" car celui-ci est basé sur la primauté du signifiant sur le signifié. Nous nous y essayons malgré tout puisque lui même a choisi de faire un discours après avoir démontré dans une conférence précédante que "tout discours ne peut être qu'un semblant". Le principal est de voir si dans le signifié comme dans le signifiant ainsi produit nous pouvons en tirer des éléments utiles à croiser avec d'autres centres d'intérêts présentés sur ce site ;-) (voir aussi Culture et écriture chinoise sur les rapports entre l'approche de Lacan, le confucianisme et l'écriture chinoise)
Sommaire :
- Le jeu des signifiants
- Quelques définitions (en linguistique)
- Le signifiant est premier par rapport au signifié
- La langue
- Le jeu des signifiants est lié à la langue
- La parole est une jouissance
- L'inconscient est structuré comme un language
- Le discours
- La subjectivité de la science : créer un discours qui se tient
- Les 4 types de discours
- L'imaginaire, le symbolique et le réel : le noeud Borroméen
Le jeu des signifiants
Quelques définitions (en linguistique) tirées du petit Robert
- Sens : idée ou ensemble d'idées intelligible que représente un signe ou un ensemble de signes
- Signe : unité linguistique formée d'une partie sensible ou signifiant (sons, lettres) et d'une partie abstraite ou signifié. le morphème (forme minimum douée de sens), le mot sont des signes
- Signifié : (1910) contenu du signe
- Signifiant : (1910) manifestation matérielle du signe ; suite de phonème ou de lettres, de caractères, qui constitue le support d'un sens (opposé et lié au signifié)
- Signification : rapport réciproque qui unit le signifiant et le signifié
Trois thèses sur la signifiance sont envisageables : la première (
platonicienne) fait du signifiant l'expression temporelle et mondaine d'un signifié éternel, la seconde (
heideggerienne) donne au signifiant le pouvoir de créer le signifié en ouvrant un monde, enfin la troisième (
lacanienne) admet l'existence d'un "signifiant pur", sans signifié, grâce auquel on peut établir l'inconscient (Définition de Lacan sous forme de boutade : "Signifiant signifie lacanisation !")
Le signifiant est premier par rapport au signifié
- "Le signifié", c'est à dire le contenu représentant un sens, est crée par le conscient : "le sens c'est ce qui s'avoue". Mais "ce n'est pas essentiel que cela ait un sens", le signifié n'est pas premier. Il faut au contraire se centrer sur le "dérapage du signifiant" (ou le "glissement du signifiant")
- Le discours, (expression verbale de la pensée suivant le petit Robert), ne peut qu'être un semblant, car il se veut basé sur le sens (voir "d'un discours qui ne serait pas du semblant"). Le problème n'est pas que l'on fasse semblant mais qu'on finisse par y croire (en particulier les psychanalistes...).
La langue
Le jeu des signifiants est lié à la langue
- La langue est spécifique à chacun (Il ne faut pas confondre la langue avec le langage qui en est une généralisation à l'homme).
- Le "dérapage du signifiant" intervient par exemple lorsque l'on parle de sexualité, c'est ce qui a permis à Freud de découvrir l'inconscient: là où parler de la "sexualité" devrait avoir du sens, on s'empêtre dans des effets de langage (contrairement à ce que semblent vivre les animaux).
note : Lacan s'interroge sur la raison de se "trou" que nous cherchons à combler avec des dérapages de langage. peut être est ce du chez l'homme à la situation de rut permanent, en d'autres termes à la perte l'oestrus. La société apporte également des "interdits" frustrants. Comme le dit Lacan "plût au ciel que les hommes fassent l'amour comme les animaux, çà serait agréable".
La parole est une jouissance
- Ce que Freud a découvert c'est que la parole ne sert pas à quelque chose mais qu'elle implique une jouissance : il n'y a pas de discours qu'on ne peut interpréter en fonction de la jouissance (idem pour Marx qui part de la valeur d'échange. Mais il fait apparaitre la valeur d'usage qui est ce dont on jouie, alors que la valeur d'échange est un moyen)
- Les pulsions partielles (dérives de la jouissance : manger, chier, voir ou parler) sont pris comme un substitut à la jouissance sexuelle. C'est comme cela qu'est introduite la référence au rapport sexuel. Mais il est rare que la jouissance sexuelle établisse un rapport. Il n'y a pas de rapport sexuel, juste un acte. La jouissance sexuelle est en quelque sorte détachée du rapport sexuel.
- Pour l'être parlant, tout est dévié. Ce qui se dérobe à lui c'est ce rapport sexuel.
L'inconscient est structuré comme un langage
- La langue est une autre forme d'accès au réel que l'image. Si on l'oublie, il est difficile de penser l'inconscient qui est fait de pensées.
note : le rapport "signifiant" / "signifié" et le glissement du signifiant qui peut prendre plusieurs signification semble un concept proche de celui de "monde réel" / "Monde des Possibles". De ce point de vue, il est intéressant de voir que pour Lacan, le signifié n'est pas premier. De même, le réel n'est peut être pas premier ?
- L'inconscient est structuré comme un langage. A partir du moment où on s'aperçoit que çà "parle" tout seul, qu'il n'est pas nécessaire d'être acteur, çà change tout. Mais "l'inconscient ne connait pas le principe de contradiction" (Freud), ce qui ne veut pas dire qu'il ne relève pas de la logique.
- C'est donc la personne en demande dans l'analyse (ou son inconscient) qui est l'élément actif : Lacan l'a nommé "l'analysant". L'analyste le laisse parler et "se fait consommer". Ce qui est refoulé est de l'ordre du signifiant. Mais Freud explique que l'affect (l'émotion) n'est au contraire pas refoulée.
- Cà se voit mieux dans les rêves où la parole fonctionne toute seule : le rêve est fait comme une phrase de demande, d'un Wunsch (voeux, désir. Ce mot en lui même est difficile à traduire en français, le wunsch est un évènement ponctuel, un "acte", (une sorte d'unité "motrice" minimale de la psyché) qui n'est pas de tout repos car il fait travailler l'inconscient. cf Kornobis)
- En disant certaines choses (le rêve, les actes manqués, le mot d'esprit...) on en dit plus qu'on ne sait. L'interprétation des rêves, de la "psychopathologie de la vie quotidienne" ou des mots d'esprits permet de faire apparaitre le signifiant : "Il suffit d'analyser un rêve pour voir qu'il ne s'agit que de signifiant", mais "il n'y a pas de signifiant dont la signification serait assurée : elle peut toujours être autre chose". Il a donc plusieurs rapports entre le signifiant et le signifié (plusieurs significations). Freud a montré qu'il y a un autre savoir que l'on peut faire apparaitre en faisant parler les gens ; et ce qu'il y a d'étrange c'est que çà a beaucoup de rapport avec l'amour. Pourtant Freud n'a jamais parlé du rapport entre l'amour et le savoir qu'est l'inconscient.
Le discours
La subjectivité de la science : créer un discours qui se tient
- Pour Aristote, la théorie est la façon de contempler le monde. Le monde contemplable est supposé être univers et on peut peut-être arriver à s'y égaler en le contemplant.
- Pourtant, la science n'est pas aussi "objective" que l'a décrite plus tard Descarte. La démarche scientifique, consiste à établir des formules mathématiques signifiantes pure , mais se refuser à ce que ce soit pour signifier. "Moins elles signifient quelque chose, plus nous pouvons les ranger dans le point de vue scientifique". Les lois sont là pour aboutir à un certain point. En cela la science est finaliste. "L'idée même de la conservation d'énergie est une idée finaliste, celle aussi de l'entropie puisque justement ce qu'elle montre, c'est vers quel frein çà va, et çà va nécessairement". "Si on dit aujourd'hui qu'il n'y a pas de finalisme c'est parce que la science a changée".
- "Descartes à fait décoller le sens qui est donné couramment au subjectif et à l'objectif : le subjectif est quelques chose que nous rencontrons dans le réel. Non pas que le subjectif soit donné pour "réel" au sens où nous l'entendons habituellement, c'est à dire qui implique l'objectivité : la confusion est sans cesse faite dans les écrits analytiques." Que le subjectif apparaisse dans le réel signifie qu'un sujet est capable "de se servir du jeu des signifiants non pas pour signifier quelque chose, mais précisémment pour nous tromper sur ce qu'il y a à signifier".
note : dans la science, l'observateur ne peut pas être en dehors du monde qu'il observe contrairement à ce que voudrait une science "objective". Il introduit donc des éléments non objectifs en fonction de sa culture, de ses croyances, etc.
- La science est une pratique du discours qui se tienne. Lacan a cherché une compréhension du discours, ou plutôt des discours.
Les 4 types de discours
Le discours est ce qui fait fonction de lien social (dans ce qui peut se produire par l'existence du langage). les différents types de discours peuvent se décrire à partir de 4 éléments.
Il faut au moins deux signifiants : le signifiant maître représente un sujet pour l'autre signifiant. mais il y a toute une part des effets du signifiant qui échappe totalement à ce que nous appelons couramment le sujet.
- S1, le signifiant maître qui commande à S2.
- S2, le signifiant qui vient après dans le discours. C'est le savoir
- l'objet a, le vrai support de ce que nous voyons fonctionner pour spécifier chacun dans son désir (le "catalogue des pulsions"). C'est le "plus-de-jouir", la cause du désir (a est l'initiale de autre). La cause du désir est toujours un peu à coté de ce que l'on croit viser. Quelqu'un qui nait entre dans la réalité à titre de "a" : le désir de ses parents.
- $, le sujet capable de se "servir du jeu des signifiants non pas pour signifier quelque chose mais pour nous tromper sur ce qu'il y a à signifier"
Il y a fondamentalement
4 discours (du Maître, de l'Université, de l'Hystérique et de l'Analyste). Le discours s'articule autour d'une "mise au travail" de l'"agent" (c'est ce que l'on croit faire). Mais il y a une "impuissance" qui sépare le produit du discours de la vérité (ce qui est insu).
note : (ce schéma repris ailleurs que dans la retranscription me semble plus accessible)
Quelques remarques :
- Le discours capitaliste est le substitut du discours du maître : Il y a juste une inversion entre le signifiant maître S1 et le sujet $. "C'est follement astucieux". Il a été inventé par Marx. Tout ce dont il s'agit dans le discours c'est uniquement la plus-value. La plus-value c'est la forme scientifique du "plus-de-jouir". L'exploitation du désir est la grande invention du discours capitaliste. "On ne pouvait rien faire de mieux pour que les gens se tiennent un peu tranquilles, et d'ailleurs on a obtenu le résultat. C'est beaucoup plus fort qu'on ne le croit. Heureusement qu'il y a la bêtise qui va peut-être tout foutre en l'air".
- Freud fait la distinction entre : la source (Quelle), la poussée (Drang), le but (Ziel) et l'objet (Objekt) (le contour n'est nul part perceptible mais seulement constructible logiquement, c'est une topologie )
- Lacan ne fait pas une théorie. Il n'a pas une nouvelle conception de l'homme car il ne fait pas un discours du maître, de l'universitaire ou de l'hystérique : il fait un discours psychanalytique.
L'imaginaire, le symbolique et le réel : le noeud borroméen
- "Le réel, par la science, s'est mis à foisonner. Le réel est devenu une présence qu'il n'y avait pas avant, à cause du fait qu'on s'est mis à fabriquer un tas d'appareils qui nous dominent". le réel nous écrase. "Les taoistes ont interdit même l'usage de la cuillère, ils l'ont interdit au nom de la vie".
- "Toute l'évolution philosophique, pour qu'elle ait pu aboutir à cette extravagante opposition du réalisme et de l'idéalisme, montre bien que le réel n'est pas facile à trouver". On cherche "un certain réel, et pas n'importe lequel : un réel qui est mesurable, qui est quantifiable dont le ressort est en fin de compte le nombre" (voir aussi la spécificité du nombre 2 dans "un deux beaucoup".
- Sans la référence à l'imaginaire, il y un tas de choses qui ne fonctionneraient pas dans le réel. L'imaginaire fonctionne dans le réel (voir par exemple l'impact des mondes virtuels dans le monde réel : rencontres, etc.)
- La distinction entre l'imaginaire et le symbolique (lalangue et non le symbole) est très important dans la fonction analytique.
- La pratique analytique repose sur la distinction entre :
- La langue que l'on parle (le symbolique)
- le réel dont nous sommes encombrés
- Le fait que l'homme imagine. c'est cela qui supporte sa vie
- Le réel, l'imaginaire et le symbolique sont liés : l'un des trois lie les deux autres comme dans le noeud Borroméen.
Rubrique :
de tout un peu
Répondre à cet article
Par J-M Cornu | Avant | 26/12/2004 09:07 | Après | De tout un peu | 2 commentaires | Lu 20315 fois |
Commentaires
2 - La non tranfgression linguistique de Lacan
par DUFOUR, le Vendredi 16 Juin 2006, 21:02
Entendre les mots qui disent les maux
Livre du docter Christian Dufour
Juin 2006 Editions du Dauphin
Bonjour,
Lacan fut un grand Monsieur de la Psychanalyse, mais il n'est pas allé jusqu'au bout de son étude du signifiant. Prisonnier de son savoir linguistique saussurien, il n'a jamais oser franchir la barre signifié/signifiant. Il n'a vu que le jeu des signifiants sous la barre sans comprendre qu'il existe des unités inconscientes référent/signifié/signifiant qui construisent tous nos mots.
L’expérience psychanalytique de Lacan découvre qu’il n’y a pas d’inconscient sans langage et que ‘‘l’inconscient est structuré comme un langage”. Mais il n’est pas toujours facile de suivre les arcanes alambiquées du style lacanien. D’après lui, la discipline linguistique tient «dans le moment constituant de l’algorythme S/s, signifiant sur signifié, le sur répondant à la barre qui en sépare les deux étapes».
Pour reprendre le mot arbre, Lacan affirme que « ce n’est pas seulement à la faveur du fait que le mot barre est son anagramme, qu’il franchit celle de l’algorythme saussurien. Car décomposé dans le double spectre de ses voyelles et de ses consonnes, il appelle avec le robre et le platane les significations dont il se charge sous notre flore, de force et de majesté». Il semble que Lacan, même s’il n’en tire aucune conclusion linguistique, ait bien perçu que le signifié arbre était spécifique au français et renvoyait à des référents habituels de la flore de France, ce qui aurait dû le conduire à évoquer la variabilité systématique du signifié en fonction des langues. Mais, et c’est à la fois amusant et défoulant de le souligner, quand il attribue majesté et force au signifié arbre français, il définit, à son insu, le sens inconscient du codon ar inaugurant le mot arbre qui, comme énoncé dans un chapitre précédent, marque la prééminence, le sommet ou la menace !
Pour Lacan, le signifiant prime sur le signifié. Ce franchissement de la barre entre signifié et signifiant se ferait pour lui par le jeu des signifiants entre eux, chez chaque individu, avec un glissement incessant du signifié sous le signifiant qui s’effectue en psychanalyse par les formules de la métonymie et de la métaphore, qu’il nomme « lois du langage » de l’inconscient.
1) La métonymie qui « rend compte du déplacement dans l’inconscient », est une figure de style où l’on exprime un signifié au moyen d’un signifiant désignant un autre signifié qui lui est uni par une relation nécessaire : la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, la partie prise pour le tout, comme boire un verre (pour le vin qu’il contient), la voile pour le bateau. La métonymie, si originale soit-elle, s'appuie sur un rapport de contiguïté qui est donc toujours donné par la langue elle-même. Ainsi le signifiant arbre cacherait une forêt de signifiés, ce qui au départ dépend de la richesse des champs sémantiques de chaque individu. Nous rangeons les mots dans des « tiroirs » par classe sémantique : monde vivant / végétaux / forêt / arbre / chêne / branche / bois / lignite... Certes le mot bois, la matière ligneuse de l’arbre, dérive par métonymie du bois, espace couvert d’arbres, la matière étant prise pour l’ensemble, mais cela n’explique absolument pas pourquoi c’est cette partie-là et, seulement celle-là, qui est apte à la métonymie. Pourquoi branches ou feuilles ne représentent pas le bois ? Cette métonymie ne s’explique pas en anglais où la matière du bois se dit timber et le bois (forêt) wood. Il y a bien dans la matière du signifiant des messages précis qui résonnent, mais Lacan n’a pas détecté sous l’écorce phonique du signifiant sa substantifique moelle. Il serait dommage (en l’exprimant avec un peu d’humour) que l’histoire de la psychanalyse mondiale, ne le retienne que comme un rejeton, une petite branche sans défense, greffée sur la souche freudienne.
2) « La langue latine étant la vieille souche, c’était un de ses rejetons qui devait fleurir en Europe ». Cette métaphore d’Antoine Rivarol introduit la seconde figure de style par laquelle Lacan entend le jeu et la fonction des signifiants : « La formule de la métaphore rend compte de la condensation dans l’inconscient ». Un mot pour un autre, un mot concret pour un mot abstrait, un transfert de sens par substitution analogique, telle est la définition de la métaphore, figure de style plus fréquente et plus apte à la poésie. La racine du mal, l’arbre de la connaissance, la forêt de symboles, le jardin de la paresse, l’écheveau du temps, l’automne des idées, les fleurs du Mal de Baudelaire sont des métaphores. Le mélange signifié concret/abstrait ne nuit pas à la compréhension. Pourquoi ? Où se situe l’analogie ? Ne s’agit-il que d’images globales ou de relations entre certaines parties des signifiants ? Quand on regarde d’un peu plus près deux exemples de métaphores de Baudelaire, le vin du souvenir et l’alcôve des souvenirs, on peut noter que le verbe souvenir au passé simple se dit souvint rimant avec le signifiant vin, dont l’abus fait devenir saôul. Le signifiant alcôve, proche phonétiquement d’alcool, rappelle ce vin, d’autant plus qu’il porte cette lettre v (vin, vendange, vigne, viticulture) et rappelle par son codon al le Mal des Fleurs. Vals(e) alambiquée (hic!) des signifiants ! Pourquoi l'alcoolique se versa-t-il un dernier verre de vin, qu'il vida, cul sec et l’œil humide ? Faut-il être devin pour concevoir qu'il avale d'un trait avide ses gros maux ? Comment ne pas entendre dans le flot des mots que, soudain volubile, il déverse et vomit, la motivation réelle de ses maux ? Arbitraires les lettres ? Si l'on visualise le V de haut en bas, n'est-il pas une sorte d'entonnoir, une figure symbolique du verre, du vase ou du pot ? Les eaux minérales qui se boivent au verre viennent-elles de Vichy, Vittel, Volvic, Evian par hasard et l'eau de vie de Russie se nomme t-elle par convention la vodka avec od de l'onde ? Le Saint Patron des Vignerons se nomme t-il Vincent par pure convention ? In vino veritas, dit le dicton latin.
« Un soir l'âme du vin chantait dans les bouteilles
Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité! » Charles Baudelaire
Comme l’écrit Lacan, à juste titre, « l’inconscient ne connaît que les éléments du signifiant », il « est une chaîne de signifiants qui se répète et insiste ». Lacan relève le mode selon lequel l’inconscient opère, ainsi que Freud l’avait décelé par la production de condensations et de déplacements le long des mots « sans tenir compte du signifié ou des limites acoustiques des syllabes ». En reprenant l’oeuvre de Freud et en la recentrant sur le langage, Lacan va plus loin, il affirme qu’au commencement était la chaîne des signifiants, un “signifiant préséant au signifié”, dont “la structure commande les voies du réseau du signifié”. « Le mot n’est pas signe mais noeud de signification », qu’il aurait dû dénouer, puisque l’analyse est étymologiquement l’art de les délier les noeuds ! Il explique que « noeud veut dire la division qu'engendre le signifiant dans le sujet... divisé par le langage », il affirme de façon répétée que « l’inconscient a la structure radicale du langage » qui lui-même « implique l’inconscient », qu’il en “est la condition”. En résumant, Lacan nous dit que “l’inconscient est un langage”, constitué des éléments du signifiant, préexistant au signifié. Il va jusqu’à avancer que “l'inconscient est pure affaire de lettre, et comme tel, à lire”. « Nous désignons par lettre ce support matériel que le discours concret emprunte au langage... Ce support matériel ne se réduit pas aux lettres de notre alphabet, qui ne sont jamais qu'un des modes ». Avec le risque, comme dit Lacan, d'apprendre en s'alphabêtissant. « Tout découpage du matériau signifiant en unités, qu'elles soient d'ordre phonique, graphique, gestuel ou tactile, est d'ordre littéral. Si toute séquence signifiante est une séquence de lettres, en revanche, pas toute séquence de lettres est une séquence signifiante ».
Voilà, Lacan est parvenu à définir les caractéristiques du langage de l’inconscient, jusqu’à préciser qu’il existe des unités faites de séquences de lettres dont certaines sont signifiante et d’autres non, mais il n’est pas parvenu à découvrir le véritable code. Pourquoi le sens systématique de certaines séquences répétées du signifiant lui a échappé ? Trop intelligent pour découvrir un code finalement relativement simple, peut-être ? Il écrit que le sujet est divisé par le langage mais ne poursuit pas sa logique en ne comprenant pas que cette division est due à l’existence de deux langages, un conscient et un inconscient, le second étant préséant au premier. Trop conditionné sans aucun doute par une remarquable formation linguistique, il n’ose franchir la barre signifiant/signifié, il ne transgresse pas l’enseignement de ses amis linguistes et au contraire leur prête main forte et, alors, se fourvoie : « le signifiant existe en dehors de toute signification, il n’a pas fonction de représenter le signifié ». S’il écrit que « la science dont relève l’inconscient est la linguistique », il ne peut pas s’agir de la linguistique conventionnelle saussurienne qui ne s’intéresse qu’à la partie secondaire du langage, sa partie émergée consciente. D’ailleurs Lacan énonce que la nature du langage de l’inconscient ne concerne pas le découpage de la chaîne en fonction d’un signifié qui toujours et sans cesse se dérobe, mais en fonction des propriétés de la chaîne signifiante elle-même. Même intelligents, nous sommes bornés par le Savoir que nous avons acquis par apprentissage et dont la mémorisation conditionne notre logique de pensée. Ce savoir n’est jamais qu’un “voir ça”, qu’une vision pré-établie qui nous aveugle.
Origine du langage
http://fr.wikipedia.org/wiki/Langage_humain
http://www.hominides.com/html/dossiers/langage.php
Depuis quand nos ancêtres utilisent-ils le langage ? Notre société a complètement assimilé le langage comme partie intégrante de l'être humain. C'est même l'un des éléments rassurants qui peut nous différencier des autres animaux (voir le dossier homme et singe). D'où l'importance accordée aux premiers mots de bébé : "il a dit papa"... un véritable exploit ! Le sujet des origines du langage reste toutefois complexe. Le fait de parler ne laisse, de façon directe, ni traces, ni fossiles ! Les scientifiques sont donc obligés de recouper différentes informations déjà recencées (l'outillage, les migrations de populations, l'analyse des crânes...) avec des études actuelles (la communication des grands singes, des bébés...). Il peuvent ensuite se servir de ces observations pour élaborer leurs théories...
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Quand est apparu le langage ? Depuis le 17e siècle la question se posait : depuis quand l'homme utilisait-il le langage articulé ? De nombreuses théories ont été avancées dont certaines très farfelues (voir ci-contre). En 1866 la Société de Linguistique de Paris (fondée en 1864) mit un coup d'arrêt à ces tentatives fantaisistes et interdit tout simplement la publication de textes relatifs à l'origine du langage. Ce n'est qu'à la fin du XXe siècle que le veto fut levé et que l'origine du langage devint un sujet d'étude. Dans les années 80 la majorité des scientifiques penchaient vers une origine du langage plutôt tardive, il y a 40 000 ans. Cette période était également celle de la "révolution symbolique" (développement des arts avec les grottes ornées, des outils de plus en plus perfectionnés et des sépultures). Il est maintenant permis de penser que les origines du langage sont beaucoup plus anciennes. Les dernières études sur les aptitudes anatomiques des premiers hominidés repoussent les prémisses du langage à 2 millions d'années.
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Ouah-ouah, Peuh-peuh, La-la, Ding-dong, Oh-hisse... Ne vous inquiétez pas, ce ne sont que des théories... sur les origines du langage ! Ouah-ouah pour l'imitation des bruits environnants... Peuh-peuh pour simuler les émotions (comme le dégoût)... La-la pour une origine enfantine des premiers mots... Ding-dong pour une initiation par le chant... et enfin Oh-hisse pour une stimulation par le travail... Bref on voit que le passé est riche en théories plus ou moins baroques... |
Une étude du mois d'avril 2011 du Dr Quentin Atkinson (Université d'Auckland) trouve l'origine du langage humain en Afrique. Il a repértorié et comparé le nombre et la diversités des phonèmes de 504 langues à travers le monde. Il a ainsi pu calculer que les langues les plus riches en phonèmes diversifiés se trouvaient en Afrique et principalement sur une bande cotière qui va du Sénégal à l'Afrique du Sud. A l'inverse les langues les moins riches se retrouvent en Océanie et en Amériques du Nord... qui sont continents les plus récemment conquis par l'homme. Cette nouvelle découverte confirme les origines africaines de l'humanité. Etude parue dans les revues Science et Nature. A noter, les travaux de Quentin Atkinson ont été remis en cause en 2012 par une autre équipe pour qui la diffusion du langage humain ne s'est pas forcément réalisée comme la dispersion génétique.
Les différentes hypothèses d'une origine tardive Le langage mimétique Cette théorie, développée par Merlin Donald, propose une première forme de langage mimant les actions ou les objets. Il s'appuie pour cela sur le chimpanzé à qui il arrive de singer ou de "copier" une action. Par exemple, pour proposer une chasse à ses congénères, l'hominidé aurait simulé le lancer d'une sagaie vers un animal imaginaire. Il faut noter que cette hypothèse ne permet de représenter que des objets ou des actions concrètes : manger, bison, boire. Il est par contre impossible de mimer toute les notions abstraites comme "demain nous irons à la chasse"" ou "hier j'ai vu un bison près de la rivière". Cette théorie du mimétisme est séduisante mais nous pouvons remarquer que si certains primates ou de jeunes enfants font du mimétisme c'est toujours dans un but de jeu ou d'apprentissage, et jamais pour uniquement communiquer. L'origine gestuelle du langage Michael Corbalis propose, lui, une communication à base de gestes qui aurait précédé le langage articulé. Il base son argumentation sur les avantages découlant des gestes muets : - pas de bruit pour attirer les prédateurs ou traquer les proies - praticité du geste pour montrer une direction (que nous pratiquons toujours aujourd'hui !) Jean-François Dortier souligne que si cette pratique du geste apportait autant d'avantages, il faudrait savoir pourquoi elle a été abandonnée et comment les hominidés pouvaient communiquer dans l'obscurité... Le protolangage Développé par le linguiste Derek Bickerton, le protolangage part d'un langage primitif il y a 2 millions d'années qui se serait progressivement enrichi. Composé de juxtapositions de mots concrets il ne possèderait pas de grammaire. Nos ancêtres auraient donc pu faire des phrases du type "Rahan manger fruits " ou "manger fruits Rahan" sans que cela nuise au sens global de la phrase... Le protolangage aurait évolué vers un langage plus élaboré il y a 50 000 ans. Cette théorie se base sur l'étude de quatre sources différentes de ce qu'aurait pu être notre langage primitif : - le langage des grands singes à qui l'on a appris le langage des signes - le langage des enfants de moins de 2 ans - le langage de Genie, "enfant-placard" séquestrée pendant 13 ans - le pidgin, langage utilisé et créé par des populations différentes contraintes à vivre ensemble et donc à trouver un langage commun. Le protolangage est maintenant l'hypothèse la plus couramment admise. |
Quel est le premier hominidé a avoir utilisé le langage ?
Selon certains anthropologues, les hominidés pourvus d’un larynx en position basse, ont également une base de crâne plate. Cette caractéristique ne se retrouve que chez nos ancêtres de moins de 2,5 millions d’années : les paranthropes et les Homo. Ce caractère est toutefois jugé peu pertinent par Pascal Picq. Pour Phillip Tobias, les moulages endocrâniens montrent qu’Homo habilis possédait des aires de Broca et de Wernicke, spécialisées dans la compréhension et l’élaboration du langage. Mais d’autres études démontrent que, physiquement parlant, son larynx n’était pas descendu et qu’il ne pouvait donc pas « articuler de manière correcte ». Pour certains scientifiques Homo erectus devait posséder le langage car sa production de silex (Levallois) nécessitait une maîtrise et une technique qui ne pouvait se transmettre qu’avec un moyen de communication élaboré. Et Néandertal ? Les études se suivent et se contredisent. Selon des chercheurs américains, la position de son larynx et sa morphologie ne permettaient pas la production d’une gamme étendue de sons (quelques consonnes et peu de voyelles)… Pour l’anthropologue française Anne-Marie Tillier (CNRS Bordeaux) il n’y a aucun doute : Néandertal possédait un langage articulé élaboré. Octobre 2007, voir l'étude génétique de Neandertal sur le gène FOXP2 responsable en partie de l'apprentissage du langage |
Pourquoi le langage ?
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Même si cela nous paraît évident nous pouvons nous poser la question de savoir à quoi le langage nous sert... Bien sûr, c'est avant tout un moyen de communication au sens général. On peut supposer qu'il a donné de vrais avantages aux premiers hommes qui l'ont utilisé : - construction plus rapide en commun d'une hutte ou d'un abri "moi ramasser branches", "toi arracher feuilles" - chasse d'une même proie, à plusieurs, avec stratégie du type "Toi passer ici" et Moi passer derrière" - communication rapide d'un danger immédiat "Fuir serpent ici" ... Tous ces exemples montrent les bénéfices immédiats du langage en terme de rapidité, de facilité ou de survie... Il existe toutefois un courant néodarwiniste qui réfute ce genre d'argument : le langage n'apporterait pas d'avantage évolutif. Il serait même dangereux d'échanger des informations, de communiquer : c'est la théorie néodarwinienne de l'intelligence machiavélique. Il serait plus profitable à l'individu de se taire et de ne pas communiquer avec ses congénères... Cette hypothèse ne supporte pas les faits : le développement du langage s'est réalisé dans toutes les populations, y compris les plus isolées... Et cela n'a pas empêché l'espèce humaine de se développer sur toute la planète ! Il existe également des théories moins simplistes sur l'utilité du langage. Robin Dunbar (primatologue) pense que le langage apporte surtout un maintien des relations sociales avec son entourage (tribu, famille...). Il s'appuie pour cela sur une étude portant sur le sujet des conversations de nos contemporains (dans des lieux divers : cafétérias, bars, trains...). Les résulats sont étonnants : nous passons plus de 65 % de notre temps à parler de sujets sociaux. Qui fait quoi, avec qui, ce que j'aime ou n'aime pas... ! Nous pouvons mieux comprendre le succès des revues et des émissions "people". Elles répondent à ce besoin inné de savoir ce que font nos voisins et plus généralement nos contemporains...
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http://www.franceculture.fr/emission-la-marche-des-sciences-les-origines-du-langage-2011-01-13.html
Comme le disait le linguiste Derek Bickerton, professeur émérite à l’université d’Hawaï, "Le langage est ce qui fait de nous des êtres humains. C'est peut-être même la seule chose qui nous rende humains. C'est aussi la plus grande énigme de la science".
Il y a donc du mystère dans cette histoire des origines du langage ; et dans l'aventure des langues. Y avait-il une seule langue à l’origine, une langue mère ? Comment le système du langage a-t-il vu le jour, comment s’est-il complexifié ? Peut-on encore espérer, un jour, reconstituer la langue d'origine ? Mais les paroles s'envolent, par nature, et les traces écrites ne comblent pas le manque. Comment les linguistes parviennent-ils à travailler, avec quels outils, sur ce terrain qui suscite, visiblement, des controverses ? C’est cette histoire, et les questionnements qui la rythment, dont nous allons parler aujourd'hui, avec nos deux invités, Jean-Louis Dessalles, enseignant-chercheur en intelligence artificielle et sciences cognitives à l’ENST, et Bernard Victorri, directeur de recherche au CNRS. Avec la complicité de Pascal Picq, ils viennent de publier un livre sur Les origines du langage, aux éditions du Pommier.
Et avec la présence du comédien Olivier Cruveiller.
Puis, en seconde partie d’émission, vers 14h48, nous poursuivrons notre réflexion sur les langues en compagnie de l'académicien Gérard Berry, informaticien, directeur de recherche à l'INRIA, premier titulaire (en 2009) de la chaire d’informatique et sciences numériques du Collège de France. Avec lui, nous nous intéresserons au langage et à l'histoire de l’informatique. Sous la forme d'un livre audio, il vient de réaliser La numérisation du monde, dans la collection « L’Académie raconte les sciences », produit par les éditions ‘De vive voix’.
Thème(s) : Sciences| Sciences du Langage
Lien(s)
Cahiers de Science et Vie - Les origines des languesDe nombreux articles très éclairants dans le numéro 118 de la revue Cahiers de Science et Vie
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_10/d_10_s/d_10_s_lan/d_10_s_lan.html
L’origine du langage a donné lieu depuis des siècles à de nombreux débats. En 1886, la Société de Linguistique de Paris a même déclaré cette question irrésoluble et a refusé toute communication sur l'origine du langage. Comme la parole est par essence quelque chose d’évanescent, on ne dispose que d’indices indirects de son émergence. D’où les innombrables hypothèses qui ont été formulées sur l’origine du langage, toutes plus imaginatives et spéculatives les unes que les autres.
On distingue d’abord ce que l’on pourrait appeler les théories vocales de l’origine du langage. Des modifications de la bouche et du pharynx (voir capsule outil à gauche) couplées à une augmentation du volume cérébral auraient conduit, il y a environ 100 000 ans, au contrôle volontaire des productions vocales qui étaient jusque là plutôt des cris instinctifs. On retrouve différentes variantes de cette approche.
Certains postulent que le langage humain vient du développement des onomatopées, c’est-à-dire de l’imitation des bruits de notre environnement. D’autres qu’il se serait développé à partir des cris de joie, de douleur, et d’autres exclamations involontaires. D’autre encore, et c’était le cas de Charles Darwin, avancent que le langage oral proviendrait d’une imitation avec la bouche d’un langage gestuel déjà existant avec les mains.
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Une autre hypothèse soutient que l’utilisation de sons symboliques arbitraires se serait développée à partir des cris d’alerte des primates pour informer de la présence d’un prédateur, d’aliments toxiques ou comestibles, etc. Certaines, plus sophistiquées encore, avancent par exemple que le langage humain est devenu élaboré parce que nos cris et vocalises peuvent révéler nos états d’âmes et qu’on peut ainsi apprendre à les imiter pour obtenir certains privilèges et avantages sélectifs.
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Un autre courant est celui de la théorie gestuelle de l’origine du langage. Elle postule que le passage à la bipédie aurait eu pour première conséquence de libérer les membres antérieurs et de les rendre utilisables pour la communication gestuelle. Dans un second temps, le langage vocal se serait à son tour développé, rendant ainsi les mains libres pour d'autres usages.
Les travaux sur le langage des signes utilisé par les personnes sourdes ont apporté des arguments en faveur de la théorie gestuelle. Ces travaux ont montré que le langage des signes était aussi sophistiqué du point de vue grammatical que le langage oral. De plus, il solliciterait les mêmes « aires du langage » de l’hémisphère gauche que les langues parlées (voir la capsule outil à gauche), en particulier l’aire de Broca, très proche des aires motrices des bras et de la main. La théorie gestuelle de l’origine du langage expliquerait aussi la capacité des chimpanzés à apprendre les rudiments du langage des signes comparé à leur absence de compétence pour le langage verbal.
La théorie gestuelle pourrait aussi expliquer pourquoi les outils de pierre des premiers hominidés ont si peu évolué durant une période de près de deux millions d’années malgré une augmentation de la taille du cerveau : si les mains étaient utilisées pour communiquer, peut-être étaient-elles moins disponibles pour perfectionner les outils ? |
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Pour les tenants de la théorie gestuelle, la transition vers le langage parlé s’est probablement fait progressivement jusqu’à il y a environ 50 000 ans, période où la parole aurait pris radicalement le dessus, libérant ainsi définitivement les mains pour permettre l’explosion technologique et artistique de cette époque.
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D’autres théories voient plutôt émerger le langage de la complexité du monde social dans lequel évoluent les primates. Elles s’opposent en cela aux autres théories s’appuyant plutôt que sur l’échange d’information sur l’environnement physique, pour augmenter l’efficacité de la chasse par exemple.
La théorie du « gossip » de Robin Dunbar s’inscrit dans ce courant. Vers le milieu des années 1990, l’anthropologue anglais a attiré l’attention sur le fait que la majorité de nos échanges verbaux sont consacrés à prendre des nouvelles de notre interlocuteur ou d’une tierce personne (le « gossip » des anglophones). Pour lui, la fonction première du langage est donc d’échanger de l’information sur l’environnement social de l’individu : qui est fiable, qui a fait des alliances avec qui, bref le potinage habituel…
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Chez les primates, c’est l’épouillage mutuel qui a cette fonction sociale, consolidant les hiérarchies et favorisant la réconciliation après les conflits. À mesure que le nombre d’individus dans les groupes augmentait durant l’hominisation, Dunbar croit que le langage est simplement devenu plus efficace que l’épouillage comme outil de cohésion sociale.
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D’autres, comme Jean-Louis Dessalles, affirment que c’est parce que l’homme est avant tout un animal politique qu’il s’est mis à parler. Convaincre un congénère de former une coalition ou de la véracité de quelque chose qui ne se passe pas sous nos yeux, voilà l’avantage que le langage aurait pu apporter à nos ancêtres. Le langage serait alors apparu parce que les hominidés ont eu besoin d'un moyen de choisir leurs alliés dans des groupes à l'organisation sociale de plus en plus complexe.
D’autres encore, comme Bernard Victorri, mettent l’accent sur la nécessité qu’a eu notre espèce, à un certain point de son évolution, de formuler des lois pour gérer les crises découlant de la complexité croissante du psychisme des membres d’un groupe social. Exprimé sous forme de mythe que l’on retrouve dans toutes les sociétés humaines, ces histoires racontées sous la forme « ça s’est passé, ça pourrait se reproduire, il ne faut pas que ça se reproduise » auraient pu favoriser l’émergence de la complexité narrative propre à notre espèce.
Mais peu importe les mécanismes par lesquels le langage s’est constitué, une autre question hante les linguistes depuis fort longtemps : celle de savoir si le langage a été inventé une seule ou plusieurs fois…
http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/technologie/d/des-robots-pour-comprendre-les-origines-de-la-parole_513/c3/221/p2/
Il y a très longtemps, les humains ne produisaient que des grognements inarticulés. Or, maintenant ils parlent. La question de savoir comment ils en sont venus à parler est l'une des interogations les plus difficiles qui soit posée à la science.
Comment sommes-nous passés des grognements inarticulés au langage ? © DR
Alors qu'elle a été éludée de la scène scientifique pendant la presque totalité du XXe siècle, à la suite de la déclaration de la Société linguistique de Paris qui la bannit de sa constitution, elle est redevenue le centre des recherches de toute une communauté de chercheurs.
La question de l'origine du langage : une recherche pluridisciplinaire
La diversité des problématiques qui sont impliquées induit une forte pluridisciplinarité : des linguistes, des anthropologues, des spécialistes de neurosciences, des primatologues, des psychologues, mais aussi des physiciens et des informaticiens. En effet, l'un des grands axes théoriques de la recherche sur les origines du langage considère qu'un certain nombre de propriétés du langage ne s'expliquent que par la dynamique des interactions complexes des entités qui sont impliquées (les interactions entres les circuits neuronaux, le conduit vocal, l'oreille, mais aussi les interactions des individus qui les portent dans un environnement réel).
La question des origines du langage est intrinsèquement pluridisciplinaire.
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